Lors du conseil communal de ce jeudi 27 mai, nous avons fait part de nos doutes concernant la motion « consigne emballage de boissons » proposée par la majorité. Il est un fait que la lutte contre l’insalubrité est essentielle. Une commune propre, c’est au bénéfice de tous les citoyens. Mais la solution d’imposer une consigne pour les emballages de boissons en plastique et en métal ne nous apparaît pas forcément efficace. Au lieu de prendre une posture symbolique, il était nécessaire pour nous d’avoir une approche concrète et pragmatique.
1°) Erreur de cible : le citoyen respectueux pourrait se voir sanctionné !
Le principe de la consigne consiste en une augmentation du prix de vente, surcoût qui est récupéré par le consommateur qui ramène ses cannettes (généralement au supermarché). L’idée est donc d’inciter le consommateur à ramener ses déchets.
La plupart des citoyens s’investissent quotidiennement dans le tri sélectif et la démarche zéro déchet. L’abandon des canettes dans la nature vient d’une minorité qui, en général, n’est que de passage (venant d’une autre commune, ou même de France).
Toutefois, la mise en place d’un système de consigne entraînerait une augmentation du coût-vérité, ce qui pourrait donc encore impacter le montant de la taxe relative à la collecte des immondices. Cela reviendrait donc à sanctionner les citoyens qui trient, mais également ceux qui ne consomment pas de canettes.
Il est donc important avant de s’engager dans cette voie, de connaître et de chiffrer l’impact sur ce coût-vérité. Nous voudrions dès lors que l’intercommunale Ipalle nous communique un rapport précis sur cette question.
2°) La prime de retour
Dès lors, pourquoi ne pas viser plus précisément la lutte contre les déchets abandonnés et récompenser les citoyens qui participent à la propreté publique ?
C’est la base de l’expérience menée par la Région Wallonne auprès de 24 communes, dont les résultats seront communiqués fin juin. Le principe : les citoyens ramènent des canettes collectées dans la nature et, en échange, reçoivent des bons d’achat dans les commerces locaux. Nous trouvons qu’il serait opportun d’analyser les résultats de cette expérience. En effet, mettre en place un système qui est bénéfique à la propreté publique, mais soutient également les circuits courts est une alternative positive et constructive. Il faut cependant veiller à ce que la procédure soit simple, tant pour le citoyen que pour le commerçant.
3°) Agir dès maintenant
Enfin, l’adoption d’une telle mesure symbolique n’aura aucun effet avant un très long moment. Or, il est possible d’intervenir à court terme pour lutter contre les incivilités.
Sanctionner les contrevenants
La première disposition à prendre est avant tout d’accentuer la poursuite envers les personnes qui se rendent coupables de ces abandons sauvages. Et de faire savoir à ces personnes peu respectueuses ce qu’elles encourent ! Les amendes concernant l’abandon de déchets ont d’ailleurs doublé en ce début d’année, c’est dire comme la Région Wallonne prend cette problématique à bras le corps.
Amende de 200 à 300€
Il est bien beau d’appeler à la signature d’une motion mais pour le PS Rumes, il apparaît avant tout essentiel de durcir la traque et la répression des délinquants. Il est effectivement compliqué de prendre les pollueurs sur le fait. Mais pour nous, il est essentiel de rappeler aux contrevenants ce qu’ils encourent pour tenter de les dissuader ! Si la commune ne le fait pas, nous nous en chargeons :
• Abandon d’une canette, un mégot ou un petit chewing-gum,.. : amende de 200 €
• Abandon d’un emballage, sac-poubelle, déchets inertes,… : amende de 300 €
20€ par citoyen
La Wallonie a d’ailleurs fait les comptes. Chaque année, 18.000 tonnes de déchets sauvages sont ramassées par les services communaux wallons. Outre les dégâts causés aux sols, à l’eau et à la biodiversité, la gestion des déchets sauvages représente un coût annuel de 70 millions d’euros pour les communes, soit 20 euros par citoyen. En conclusion : le citoyen respectueux paie donc pour les incivilités des autres. C’est inacceptable.
Sensibiliser encore et encore
Des solutions à court terme existent. A côté de la poursuite des contrevenants, nous appelons également à une plus grande sensibilisation des citoyens. Pourquoi ne pas envisager l’installation de panneaux permanents invitants nos citoyens à respecter nos routes ? Pourquoi ne pas installer des caméras de surveillance dans les lieux sensibles ? 94 communes (dont Antoing, Pecq et Tournai) ont répondu à un projet de la Région wallonne et vont recevoir un subside à cet effet, pouvant aller jusque 25.000 €. D’autres communes optent également pour un système permettant au citoyen de signaler tout dépôt ou tout problème dans la commune afin d’agir le plus rapidement.